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VIEILLE VILLE

(Fragment d’un livre perdu).


C’est une ville de province bien reculée, presque inconnue, même des artistes, même des curieux, par ce temps qui se donne pour amoureux de pittoresque et d’inédit, — Arras, pour nommer la pauvrette par son nom qui fut illustre et dont rien, je vous assure, n’a fait démériter la gloire archéologique — et sociale à tout prendre, et si j’ose m’exprimer ainsi.

Donc, Arras m’est chère pour des motifs : liens de famille, le calme — et la suprême beauté de son ensemble. J’y séjourne souvent, bien que je n’y réside pas, et je crois connaître à fond la ville, les habitudes et les habitants. Laissez-moi vous en tracer un rapide crayon.

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Vingt-sept ou vingt-huit mille habitants, sur un périmètre assez restreint donnent à la ville