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confessions


J’aime les fronts hâlés qui portent le hautbert :
Il est beau de mourir plus qu’il n’est bon de vivre,
Et lorsque la bataille effroyable se livre,
Le plus heureux a nom Murât ou Canrobert.
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Arche ! dit en riant mon joli colonel.
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Et vous voyez qu’il y avait de quoi, en effet, s’emporter de tout son être vers ce jeune talent — si beau déjà !…

Quant à Glatigny, — permettez-moi d’en parler pour l’instant plus longuement, afin d’en mieux revenir à mon non moins glorieux et, j’espère, bien longtemps survivant compagnon d’armes.

C’est le mot, car ce fut, de notre temps, la mode d’être militant et nous avions encore un peu du sang des Pétrus Borel et de ces Philothée O’Neddy que voici qui mourraient chez nous s’il n’y avait encore céans (et léans de nos jours) des jeunes gens, eussent-ils quarante et cinquante ans… avec le diable au corps, par-dessus le marché !

Ce Glatigny ! Son livre, les Vignes folles, où toute l’audace, toute la grande belle verve française furent retrouvées pour, Ponchon, que vous les retrouvassiez sous une tout autre forme non moins puissante. Sa comédie : Vers les Saules :


Je jette à qui le veut mon cœur : je n’en veux plus !