abruti que je ne manquais pas d’être entre mes quatorze et mes treize ans.
Mes « remords » ne laissaient pas, en outre, d’être parfois amusants, au fond, quand j’y pense, maintenant ! Mon confesseur, quand il me chapitrait à propos de ce fameux sixième commandement dont je devais beaucoup plus et beaucoup trop tard apprécier toute la haute et salutaire importance, avait coutume de me préconiser, lorsque le diable me tenterait, la prière, et la prière à mains jointes de préférence. Hélas ! je les joignais, mes faibles mains, de mon mieux qui n’était pas toujours le mieux qu’il eût fallu, ni le plus longtemps possible…
L’homme de lettres, disons plutôt, si vous voulez bien, le poète, naquit en moi vers précisément cette quatorzième année si critique, de sorte que je puis dire qu’à mesure que se développait ma puberté, mon esprit, aussi, se formait, à sa façon que voici en quelques lignes…
Mes premières lectures ou pour parler plus nettement, ma première, toute première, lecture fut, — en dehors naturellement des livres classiques dans l’espèce, Gamiani, l’Enfer de Joseph Prudhomme, l’Examen de Flora, les œuvres secrètes de Piron, — fut, dis-je, les Fleurs du Mal, 1re édition, qu’un pion avait laissé traîner sur sa chaire et que je confisquai sans scrupule. Il va sans dire que je