Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
confessions

de la pompe aspirante et de la pompe foulante.

Ceci était dit par M. Puiseux, un redoutable savant, roux comme David, aux doigts poilus avec des bouts carrés, qui parlait d’une voix trop autorisée, hélas !

Et je répondis :

— Monsieur, la pompe foulante est une pompe qui foule, et la pompe aspirante est une pompe qui aspire.

Il me fut déclaré ;

— Très bien, monsieur.

(Une noire était impliquée dans cette approbation.)

Et voilà comme je fus reçu à l’oral — donc, bachelier ès lettres à vie.

Surprise partout, — dans mon for intérieur d’abord, à la pension ensuite, et surtout chez mes parents peut-être, ravis quand même.

… Et maintenant j’aborde rétroactivement ma vie de collège, m’exposant au blâme des hypocrites comme eût dit l’hypocrite Jean-Jacques, et ne plaidant pas les circonstances atténuantes vis-à-vis de mes atténués de contemporains.

Donc la sensualité me prit, m’envahit, entre douze et treize ans. Je crois même que dès lors je n’ai pas été ne sachant guère rien que mettre mes mains ailleurs qu’à droite et à gauche, sans les