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les hommes d’aujourd'hui

Theuriet dans l’ensemble de ses vers et plus particulièrement dans son premier volume au titre si joli, le Chemin des Bois, les bois, dis-je, de Theuriet ne sont précisément ni « les bois jolis » du siècle dernier, ni les halliers visionnaires où Hugo fréquente dans ses moments dantesques, mais de belles et bonnes hautes futaies sentant aigre et âpre et bon pour finir. Toute une fauve y vit, moins fauve sauvagement que gentiment mais vraiment inapprivoisée ; lapins, écureuils gambadent, se tassent, tournent et crient ; l’araignée des bois tisse sa toile que la rosée et le soleil diamantent et dorent.


Et au fait et pour finir dignement, lisez-moi ceci :


Quand les nids en émoi
Tressaillent d’allégresse,
Savez-vous, dites-moi,
Pourquoi cette tristesse !
Pourquoi ce long soupir
Qui semble toujours fuir
Et qui revient sans cesse ?

Des saisons d’autrefois
Et des morts qu’on oublie,
Mes amis, c’est la voix
Dans l’ombre ensevelie ;
Au soleil, à l’air bleu
Elle envoie un adieu
Plein de mélancolie.