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les hommes d’aujourd'hui

bre à juste titre à cette époque prodromatique de renaissance Parnasienne :


AU LECTEUR


Je suis de ces fous qui s’en vont rêvant
De printemps sans fin, d’amours éternelles ;
Mes erreurs, tu vois ne sont pas nouvelles ;
Le père au tombeau les lègue à l’enfant.

Qu’y faire, après tout ? Nous suivons le vent
Comme la poussière et les hirondelles :
Mon corps a des pieds, mon âme a des ailes.
Parfois je m’envole et rampe souvent.

Dans ces vers troublés si tu veux les lire,
Tu dois retrouver plus d’un franc sourire,
Les pleurs y sont vrais et tombés des yeux.

L’auteur pour le reste est bien jeune encore ;
Ne demande pas de fruit à l’aurore :
L’homme qui grandit demain fera mieux.


Tout le recueil est dans ce ton correct, gris-perle, avec de temps en temps des éclats d’or et de pierres précieuses des plus ravigorants et souvent des vers fort beaux tels que


              ……« des femmes bien parées
Attendant une fête au milieu d’un pré clair