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les hommes d’aujourd'hui

saloperies anti-wagnériennes de mai dernier. Son entretien avec le citoyen Paulin, menuisier et manifestant, restera typique, et moi qui ne suis démocrate que bien juste, je n’ai pu m’empêcher de rire de bon cœur — parmi pourtant mille ennuis très aigus de la vie — à la réconfortante et vengeresse lecture de ce morceau désormais proverbial.

Et puisque je parle du délicieux chroniqueur après avoir rendu justice à l’excellent poète, au charmant romancier, qu’il me soit permis en terminant de me souvenir que l’année dernière, alors qu’un bruit considérable, en partie malveillant, s’élevait autour de plusieurs d’entre les jeunes poètes, France s’occupa longtemps de la question et eut même une polémique des plus courtoises mais des plus vives avec Jean Moréas, polémique dont il resta en somme acquis que ce que d’aucuns appellent la Nouvelle École, ou les Nouvelles Écoles, car il y a doute à ce qu’il paraît, prétend se débarrasser de certaines règles déjà dénoncées par Banville et mal respectées depuis le romantisme. On m’avait fait auparavant et on m’a fait depuis l’honneur de mêler mon nom à ces débats et je passe pour un farouche adversaire de la rime à cause d’une pièce publiée dans un récent recueil. Jadis et Naguère, sous le titre Art poétique ; c’est vrai que la rime a des torts, telle que Malherbe l’entendit et que l’entendent encore maints parnassiens ; à leur