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les hommes d’aujourd’hui

majestueux vente-gras de la « science » naturaliste et documentaire dont l’arrière-saison a déjà commencé par un bienfait de la force des choses dont il faut rendre grâces aux dieux, car il en est, de la Littérature, — la haute bonhomie, la verve généreuse, l’imagination saine et fécondante en son superbe débordement, du très unique romancier auquel le monde entier doit les Trois Mousquetaires et ce d’Artagnan ! le comte-roi de Monte-Cristo, tant encore de héros aux passionnantes aventures, aux savoureuses équipées, gaîté, santé, bravoure, tout le beau, tout le bien ! — et cette divine effusion, cette abondance bénie, ce flot parfumé par les climats, phosphorescent, salin, chargé de flottes puissantes et de toutes gracieuses flottilles, de braves barques noires dans le blafard ouragan, d’algues féeriques et de mille et mille épaves précieuses, bercé de molles bonaces et d’âpres tempêtes, ce poète, notre plus grand bien au-dessus de Musset, notre plus noble bien en avant de Vigny, notre père et notre mère à tous, Lamartine ! L’indépendance d’un tel jugement, de la part surtout d’un esprit délicat s’il en fut et malaisément contentable, était pour charmer ma simplicité et m’attirer vers le caractère qu’elle impliquait.

Je ne tardai pas à retrouver notre si sympathique interlocuteur dans le salon de l’aimable marquise de Ricard, dont se souviennent encore maints littéra-