rait-il pas les couleurs en sons, une fois bien déterminées les couleurs des Voyelles et des Diphtongues, « et aussitôt en timbre d’Instrument » ; pourquoi même sa magie ne s’étendrait-elle pas jusqu’aux Consonnes, le tout formant un Orchestre intelligent et coloré ?
« Toute la Trouvaille est là gisante ? » s’écrie l’auteur, à bon droit orgueilleux de ses définitions, et sûr, sur preuves, de la réussite.
Résumons le système en quelques mots. Orgue, noir. A ; harpe, blanche, E ; violons, bleus, I ; cuivres, rouges, O ; flûtes, jaunes, U.
Et Ghil complète :
« …… ié, ie et ieu seront pour les Violons angoissés ; ou, iou, ui et oui pour les Flûtes aprilines ; aé, oé et in pour les Harpes rassérénant les Cieux ; oi, io et on pour les Cuivres glorieux ; ia, éa, oa, ua, oua, an et ouan pour les Orgues hiératiques.
Mais plus, autour de ces sons, se grouperont : pour les Harpes, les t et d stériles, et l’aspirée h, et les g durs et mats ; pour les Violons, les s et les z loin aiguisés, et les ll mouillées et dolentes et les v priants ; pour les Cuivres, les âpres r ; pour les Flûtes, les graciles l simples, et les enfantins j, et I’f soupirante ; pour les Orgues, les m et n prolongeant un mouvement muable lourdement : plus s’entendra par le matin poétique l’aubade de mon désir !…… »