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les hommes d’aujourd'hui

après des études à Paris, pour la Poésie embrassée dès la quinzième année ; l’amour bien complet de la nature, passion qui implique mille choses puissantes, tendresse et rudesse, peurs et délices, la sagesse des choses, leurs larmes virgiliennes, le frisson aigu et prolongé de l’infini, de haut bon sens initial et de la rêverie paysanne qui va jusqu’à la Vision. Tout cela, il le mit dans un livre absolument beau, paru en novembre 1884, qu’il intitulerait volontiers Livre d’essais, et qui, sous le nom de Légendes d’Âmes et de Sangs, annonce dans une préface, reniée depuis, et illustre le plan, qu’il garde après l’avoir précisé, d’une vaste œuvre poétique intitulée, elle. Légendes de Rêve et de Sang, divisée en six livres, dont le premier : Le meilleur devenir (en préparation pour les premiers mois de 1889) est une explication et aussi une reconstitution essentielle, selon les données de la science, mais littérairement, du monde paléontologique. C’est le Sang d’où, au dernier poème de ce livre, doit s’éveiller enfin le premier Rêve.

Puis viennent les quatre livres suivants qui sont la mise en scène des âges médiats, c’est-à-dire de transformation vers le plus pur Rêve.

Le livre II, le Geste ingénu, a paru : C’est, par une suite de poèmes instrumentés distincts mais logiquement liés entre eux pour que le livre soit un dans l’œuvre une, la mise en scène symbolique des