Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/401

Cette page a été validée par deux contributeurs.
389
les hommes d’aujourd'hui

Quand à l’église ils sont venus,
Gottlieb à l’orgue n’était plus,
      Comme les autres dimanches.
            Hou ! hou ! hou !
      Le vent souffle dans les branches.

Car depuis lors, à minuit noir.
Dans la forêt on peut le voir
      À l’époque des pervenches.
            Hou ! hou ! hou !
      Le vent souffle dans les branches.

Son orgue a les pins pour tuyaux.
Il fait peur aux petits oiseaux.
      Morts d’amour ont leurs revanches.
            Hou ! hou ! hou !
      Le vent souffle dans les branches.



LE HARENG SAUR[1]


À Guy.


Il était un grand mur blanc — nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle — haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur — sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains — sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou — pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle — gros, gros, gros.


  1. Coffret de Santal, éd. Tresse et Stock.