Charles Cros, poète français, né à Fabrezan près Narbonne (Aude), le 1er octobre 1842, n’a imprimé qu’un livre de vers grossi de fantaisies en prose : mais son œuvre dans des journaux et revues, œuvre non encore recueillie, est considérable dans la mesure de l’extrême talent déployé sous la dictée d’un génie aussi beau qu’incontestable. Génie, le mot ne semblera pas trop fort à ceux assez nombreux qui ont lu ses pages impressionnantes à tant de titres, et ces lecteurs, je les traite d’assez nombreux en vertu de la clarté, même un peu nette, un peu brutale, et du bon sens parfois aigu, paradoxalement dur, toujours à l’action, qui caractérise sa manière si originale d’ailleurs. De la taille des plus hauts entre les écrivains de premier ordre, il a parfois sur eux ce quasi-avantage et cette presque infériorité de se voir compris, mal à la vérité dans la plupart des cas, et c’est heureux et honorable, par des lecteurs d’ordinaire rebelles à telles œuvres de valeur exceptionnelle en art et en philosophie. Et pourtant amère et profonde, ce qui est souvent,