— Seulement il me met en opposition avec le
général Boulanger et ne flatte pas celui-ci. Ici je
diffère d’avis avec lui. Je suis loin de détester la
popularité du seul militaire amusant, depuis que
Canrobert est si vieux, de cette période-ci. S’il n’a
pas remporté de victoires, ce n’est pas de sa faute,
puisqu’il n’a pas encore marché à l’ennemi, j’entends
LE seul ennemi, celui qui détient mon pays, Metz !
l’Allemand, le Prussien, la détestée, l’abhorée,
l’abominée et abominable « tête de Boche ! » Mais
rien ne me dit qu’avec l’immense confiance dont il
est investi et comme sacré par l’armée et par le
peuple, ce soldat ne puisse bientôt faire des prodiges
sur le Rhin, — et s’il a su se faire une bonne presse,
ma foi, en république, ce n’est déjà pas si bête…
Donc, mon cher Baju, si vive moi, vive Boulanger aussi[1] ! Vivent encore Anatole Baju et le Décadent reparu depuis décembre sous forme de revue !
- ↑ Cette biographie fut écrite il y a quelques mois. Mais, malgré tout, Ardèche et Charente, et le reste, je maintiens mon dire d’alors, parce qu’il fut sincère et que mon opinion resta la même, quand même !