Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/382

Cette page a été validée par deux contributeurs.
370
les hommes d’aujourd'hui

cieuse et complète de ce grand caricaturiste ; mignonnes merveilles de typographie, de papiers admirablement assortis, de formats originaux, de crayon fantaisiste à la bonne manière, caricatural dans l’art le plus délicat, adorable…

Puis vint paraître chez Vanier (1881-83), le Paris moderne, revue rédigée en chef par le poète Jacques Madeleine (pas celui des Écrevisses, bone Deus ! l’autre, le bon, le seul) ayant pour principal lieutenant ce spirituel Georges Courteline, pseudonyme qui dissimule mal un fils chassant de race. Ce brave recueil fut à l’époque comme un dernier Parnasse militant. Ces noms : Leconte de Lisle, Banville, Coppée, Mendès, Hérédia, Mérat, Valade, fulgurèrent ; à côté des vers magistraux, d’alertes articles combattaient le bon combat, comme on dit trop — et ce fut l’origine du Vanier hyper-littéraire actuel.

Mis en goût par les fières rimes et les rythmes sans pair, il se sentit bientôt au cœur — et dans la tête, une solide caboche bien intelligemment, noblement aussi ! commerciale, — une belle émulation vers les travaux et le bon renom des grands éditeurs de 1830 et d’ensuite. Les lauriers d’Eugène Renduel, d’Urbain Canel, d’Auguste Poulet-Malassis, d’Alphonse Lemerre, l’empêchaient de dormir. Il sonna aux poètes nouveaux un ralliement qui fut entendu, et ne tarda pas à les voir arriver à lui. Il ne leur fit point des ponts d’or, les ponts d’or