Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/376

Cette page a été validée par deux contributeurs.
364
les hommes d’aujourd’hui


En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.


AUBE

C’est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur, sur le lit ou sur le pré.

C’est l’ami ni ardent ni faible. L’ami.

C’est l’aimée ni tourmentante ni tourmentée. L’aimée.

L’air et le monde point cherchés. La vie.

— Était-ce donc ceci ?

Et le rêve fraîchit.


Juillet 1872, voyage et station en Belgique, Bruxelles plutôt. Rencontre avec quelques Français, dont Georges Cavalié dit Pipe-en-Bois, étonnés. Septembre même année, traversée pour Londres où vie paisible, flâneries et leçons, fréquentation d’Eugène Vermersch. Juillet 1873, un accident à Bruxelles : blessure légère par un revolver mal braqué ; Paris iterum pour peu de temps et peu de gens ; Londres derechef, quelque ennui, l’hôpital un instant ; départ pour l’Allemagne. On le voit en février 1875, très correct, fureteur de bibliothèques, en pleine fièvre « philomathique », comme il disait à Stuttgard, où le manuscrit des Illuminations fut remis à quelqu’un qui en eut soin. Un autre livre avait paru en