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les hommes d’aujourd'hui

dont M. Maurice Rollinat n’est, il faut bien l’admettre, qu’un virtuose tâtonnant.

Je n’ai pas entendu dire que M. Maurice Rollinat ait écrit en prose. Il serait désirable qu’il le fit vers la fin de sa carrière mortelle que je souhaite de tout mon cœur heureuse et longue, sous la forme de mémoires ou de confessions, puisque ces mots redeviennent à la mode. Que cet adieu sur le tard à l’écriture puisse ou doive être la merveille que je voudrais, franchement je n’en puis rien prévoir, mais comme tout porte à croire qu’il aurait des chances d’être sincère, on y récolterait pour sûr de précieux aveux, des mea culpa trop autorisés, hélas ! sur l’erreur d’un âge déjà mûr, un instant égaré par les brièves caresses du journalisme influent et la voix d’or d’une sirène proverbialement capricieuse, l’expression, je m’en doute, touchante du remords d’avoir, ne se sentant ni les reins, ni l’esprit, ni l’âme d’un poète, compromis la vocation, donné à sourire de la glorieusement tragique vocation de ces êtres sublimes et faibles, quand ils ne sont pas Shakspeare et Gœthe, pour trop de fierté vibrante ou sourde, les Poètes !

Les amis de M. Maurice Rollinat lui attribuent un réel talent de déclamateur au piano qui n’aurait pas nui au débit de ses vers.

Au physique, M. Maurice Rollinat, que je n’ai jamais eu l’avantage de voir et d’entretenir un