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les hommes d’aujourd'hui

et d’art et d’à-peu-près tout à part, les Névroses non seulement forment, ainsi qu’il a été avoué plus haut, un ensemble gentiment assoupissant, mais encore elles n’exhalent que très peu d’ennui. Même il y a là dedans de divertissants endroits sinon bien, du moins qui tentent honorablement de l’être.

La Buveuse d’absinthe,


Elle était toujours enceinte ;
Pauvre buveuse d’absinthe !


la Dame en cire et la si juste peur bleue de la voir entrer chez lui qu’a l’auteur ; les Ventouses, polissonnerie peut-être par trop insuffisante ; la Vache au taureau, encore un élan vers le cru point trop mal raté, d’autres morceaux en petit nombre encore, témoignent d’un esprit puérilement ingénieux et d’efforts ingénieusement puérils.

Et s’il faut pousser mon parti pris de bienveillance jusqu’aux confins de l’abus, j’ajouterai que je trouve M. Maurice Rollinat foncièrement original. Il a, en fait, instauré dans les environs de la Littérature, la Cocasserie froide, et, ce qui magnifie à mes yeux ce mérite bien sain, naïve sans pair. Autrement je l’eusse proclamé disciple de M. Amédée Pommier qui fut un roué, lui, du diabolisme d’Epinal, un roublard du vers maladroitement tourdeforcesque, en un mot un « maître expert-juré » sur le mirliton.