pour les Dames. Il a connu enfant, dans le vieil intérieur de bourgeoisie parisienne familiale, M. Magnien, un arrière-petit cousin qui avait publié un volume romantique à toute crinière, Ange et Démon, dont le titre apparaît encore dans plusieurs catalogues de bouquinistes importants.
Le poète se souvient d’avoir, dans un âge tendre, nourri secrètement l’ambition de remplacer un jour Béranger parce qu’il l’avait rencontré dans une maison amie. Il y tendit longtemps dans cent petits cahiers qui lui furent régulièrement confisqués, dans maints pensionnats et lycées…
Aujourd’hui, Mallarmé, définitivement et de longue date fixé à Paris, après quelques années au loin, vit en famille, au milieu de chers meubles anciens, ne sortant, en dehors de ses obligations, que pour des visites à des expositions artistiques et partout où l’on monte un ballet ou joue de l’orgue, — la Danse, l’Instrument divin ! — ses deux passions, qui semblent contradictoires, mais dont le sens éclate pour qui pense en poète, c’est-à-dire en philosophe vrai. Eh ! pour un exemple entre mille, la grave, la formaliste, l’immuable, la logique Espagne ne nous donne-t-elle pas, lors des fêtes de Corpus Christi, dans ses féeriques cathédrales, au