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LÉON DIERX


Une noble figure, celle-ci, aussi compatriote de Leconte de Lisle, c’est-à-dire né à La Réunion (le 31 mars 1838), il commença — après, je crois, car il a son quant à moi et ses fiers secrets littéraires, Dierx, même et surtout avec ses amis — après dis-je, le crois, des essais à la Musset, — par imiter le grand poète qui fut, plus encore peut-être que Banville et pour le moins autant que Baudelaire, le maître de toute une génération — la mienne ! — de vrais poètes. Dans ces débuts, l’originalité perçait toutefois. Une mélancolie sui generis pénétrait ce vraiment premier volume. L’amour douloureux de la nature, le lacryma rerum, l’émotion panique que fait vibrer Ronsard dans son Elégie à la forêt de Gâtine, le panthéisme qui n’est pas dans les splendides paysages de Leconte de Lisle et que Victor Hugo, un pur déiste enfantin, a vainement tenté dans quelques pièces de ses avant-derniers poèmes, notamment dans le Satyre de la Légende des siècles, la Bouche d’ombre des Contemplations, etc., etc. ; ce sentiment frappait le lecteur de ces vers déjà