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les hommes d’aujourd'hui

l’estiment littérateur, et ceux qui l’approchent aiment la personne, raffolent du causeur, répètent ses mots toujours colorés, parfois coloriés. Quand il a parlé, on se le dit dans son entourage qui est de jeunes talents — chose bien rare autour des génies grisonnants — qui l’affectionnent en même temps qu’ils l’admirent. Critique, interrogeai-je, formidable ? Tout, excepté ça.

J’allais oublier, avant de prendre congé de ce personnage si impérieusement sympathique, le catholique qu’il y a en lui.

Moi je le trouve sérieux, seul, sans doute, avec M. Léon Bloy, de tous les catholiques littératurants. Un peu Louis-Philippe, tribunitiens, même 48 à la Bûchez ou d’un bergamote qui ne rappelle qu’infinitésimalement le héros Changarnier, un peu ternes, étroits, mesquins, ignorants et naïfs dans le gris, les quatre-vingt-dix-neuf centièmes de ces catholiques-là ! L’abbé de la Croix-Jugan me paraît d’une autre allure orthodoxe que tel soutanier confît en le catholicisme honnête et modéré, et l’auteur des Prophètes du passé, on ne me l’ôtera pas de l’idée, y voyait plus clair que tous Montalembert, Dupanloup et autres nosseigneurs gallicans qui ne furent pas et ne sont pas Bossuet.

Et ce serait peut-être ici le cas de chanter la palinodie et de reconnaître qu’en effet il y a un Barbey d’Aurevilly formidable — formidable peut-être plus