« Barbey d’Aurevilly, formidable imbécile ! » chanterait quelque part, à ce qu’on me raconte, un vers inédit de Victor Hugo, qui est bien joli mais que Barbey d’Aurevilly lui-même appréciait ainsi : Formidable, oui ! mais imbécile, je vous le demande.
Imbécile, ô non, mille fois ! Formidable, à mon tour, je me le demande.
Voyons donc.
Est-ce comme romancier ou comme critique ou comme polygraphe ? (ô le vilain mot pour un talent si beau, quoi qu’il veuille traiter, peinture ou théâtre, femmes ou théologie !) qu’il se trouve et qu’il faut le trouver formidable pour lui plaire ?
Comme romancier… mais biographions un peu. Jules Barbey d’Aurevilly est né à Saint-Sauveur-le-Vicomte, près de Valognes (Manche), le 2 novembre 1808. Ses premiers essais, malheureux, furent vaguement en vers. Puis, renonçant à la Muse inclémente, le jeune écrivain se lança dans une littérature irritante amusante comme tout. Georges