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les hommes d’aujourd'hui

mental de Richepin qu’on avait dit successivement fou, moine, que sais-je encore !

Puis l’auteur, marié et retiré dans sa famille, se tut assez longtemps, mais affligea par la suite les amis de son talent par la publication intempestive, en tout cas, des Blasphèmes. Peu généreux en ces temps de persécution, ces poèmes agressifs où trop peu de sincérité se montre pour être impie, du moins s’ils étaient écrits en beaux ou bons vers ? Mais non ! la grosse trivialité du fond ne le cède qu’au banal de la forme. Dans la Chansons des Gueux, quelques « morceaux » bons surnageaient tout comme dans les arlequins des bas restaurants, pour parler la langue de l’auteur : rusticités pas trop fausses, échos relativement sincères des faubourgs, etc., encore qu’on s’y afflige de marcher dans des choses comme :


« Nous boirons du vin doux qui fait pisser la nuit »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


« Ma sœur a pas encor douze ans. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


tandis que dans les Basphèmes il n’y a que de grosses cochonneries ou des inepties rancies, troisième eau de Voltaire et de Diderot, exprimées dans la langue de Joseph Pruhomme d’après la poétique de Jacques Delille et autres Luce de Lancival.


« — La mer ! puisse-t-elle
Laver ta rancœur, »