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les hommes d’aujourd'hui

Quant à la queue, symbolique je suppose, dont l’artiste a orné le bas de son dos et qui porte inscrit le mot décadence, il se défend avec énergie de posséder, fût-ce au moral, un appendice aussi satanique, surtout avec un tel exergue autour. Il sait bien qu’on lui attribue une école. Une école, à lui Verlaine ! Une école qui se proclamerait elle-même décadente. D’abord qu’on dise qui a prononcé le mot le premier. D’abord ! Et, pour mon compte, je ne vois que plusieurs jeunes poètes, qui, tout en aimant Verlaine et ses vers, sont eux-mêmes originaux et en bel et bon train de se faire une place enviable, mieux que cela, haute et fière et personnelle, au soleil de la postérité.

Verlaine aime trop l’indépendance pour ne pas la saluer avec joie dans ses confrères.

Il n’a pas de suite, comme on dit aux Oiseaux[1].

Ces quelques lignes furent écrites il y a juste huit ans.


Longuam humanis spatium !


  1. Ici s’arrêtait la notice précédemment publiée. Ces lignes supplémentaires ont été écrites par Verlaine en octobre 1894. Il est mort environ un an après, à son domicile rue Descartes, à l’âge de 51 ans, le 8 janvier 1896. Il eut de belles funérailles grâce à ses deux amis, Coppée et Vanier et la presse unanime lui concéda du génie. Il repose au cimetière des Batignolles et aura l’an prochain son buste au jardin du Luxembourg au milieu des feuillages, des fleurs et des oiseaux en cet endroit appelé : le coin des poètes.