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les hommes d’aujourd'hui

catholiques, Amour, puis Bonheur, un complément plus mondain. Il a déjà commencé en faisant suivre Sagesse de Jadis et naguère à inaugurer ce système basé sur le fameux homo duplex. Les volumes « pécheurs » en question s’intituleront Parallèlement (telle ou telle série).

Verlaine n’est pas aussi noir que Cohl l’a fait diable. S’il a été malheureux, s’il l’est encore et doit toujours l’être, et qu’on s’en aperçoive quelquefois à des mutismes soudains, à des sauvageries, qui sont plutôt de la timidité de chat échaudé, dès qu’il a pu surmonter inquiétudes et regrets, nul homme plus avenant, plus gai, plus obligeant que ce rude. Il parle beaucoup, dit tout, parfois brutalement, presque toujours d’une façon amusante. Il rit de grand cœur et sans fiel. Cohl, méchant, lui a mis aux mains une lyre murale dont les cordes ressemblent fort à des barreaux. Les barreaux, Verlaine les assume. Ce furent les galons et les chevrons d’un poète errant, d’un philosophe honnête quand même, à travers toutes tentatives et en dépit de tel tempérament infernal.

« Féroce et doux, » Victor Hugo a baptisé Verlaine en Abd-el-Kader.

De bonne foi, est-ce un loup-garou sans relâche ni rémission, un vampire perpétuel ou quelque gobelin bien implacable, celui qui rimait, il y a peu d’années, ce qui va suivre, expression de ravissement