Lorsque l’éclosion définitive de son talent prit
place au grand jour, notre poète se voyait employé
au ministère de la guerre et vivait à Montmartre
avec sa mère et sa sœur. Depuis la mort de la première, celle-ci ne quitta plus son frère et vit encore avec lui, célibataires tous deux, dans une jolie habitation de la rue Oudinot, où le poète jouit d’un jardin sérieux. Il n’a fait d’ailleurs en quelque sorte que revenir au nid, son enfance s’étant écoulée dans ces régions calmes et mélancoliques de notre tumultueuse capitale. Quelques poèmes d’une saveur vraiment nouvelle et d’une forme étonnante pour un débutant furent insérés au premier Parnasse contemporain, qui apprirent le nom du jeune homme à quelques lettrés. Le Reliquaire suivit (1866) et fut peu remarqué. Les Intimités (1867) n’eurent guère plus de succès. Il fallut la prodigieuse réussite du bijou, le Passant, pour appeler l’attention du public sur les œuvres antérieures de Coppée, qui, dès lors, ne cessèrent d’avoir une belle vente. Le poète était lancé. En 1870, il donnait aux Français les Deux Douleurs, un acte touchant où déjà perçait le Coppée futur qui venait de donner aussi sa note en librairie dans le poème Angélus et autres petits récits réunis sous le titre de Poème modernes.
Ici je m’arrête pour saluer en ces livres, le Reliquaire, force et grâce, mais grâce forte, un peu spadassine, très haute ; les Intimités, libres idylles,