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FRANÇOIS COPPÉE


J’aime François Coppée académicien, et je n’aime pas François Coppée académicien.

J’aime François Coppée académicien, parce qu’avec ses quarante-trois ans non encore sonnés (Paris, 26 janvier 1843), ce Parisien pur-sang pourtant de famille, de naissance et d’éducation, a bien l’esprit de suite, d’ordre et de méthode, qu’il faut toujours porter sur soi pour la défense contre la vie. Ô oui, qu’il l’a, alors, cet esprit triple et décuple, et cubé, et qui l’aura préservé de bien des choses, conduit à bien des succès, enfin maintenu dignement à des hauteurs littéraires et sociales où plus d’un de son âge perdrait un peu la tête ou tout au moins la tenue.

Dans ces conditions d’équilibre, Coppée devait faire, dès à présent, un plus que parfait académicien. Je le vois d’ici travaillant au Dictionnaire, défendant tel néologisme, combattant (bravo !) l’introduction dans la langue française de ce mot anglais-ci ou italien-là, toujours avec mesure mais fermeté. Je le vois ciselant un rapport, préparant