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quinze jours en hollande

quelques ouvrages contemporains et que la seconde comporterait une légère autobiographie non sans citations de mes propres œuvres, vers et prose. Le tout alla à ravir, j’expliquai, sans blâme aucun ni approbation que partielle, ce que c’était que l’école romane : le commencement d’un effort vers le vieux, le pur français, effort très noble, très intelligent, mais un fleuve remonte-t-il à sa source ? et — car on remonte les fleuves, et c’est ce que font vaillamment, bellement, ces messieurs, — le suintement qu’est une source, pour être plus pur, plus salin, plus minéralement savoureux, vaut-il vraiment la peine d’être préféré à « l’extension », dirait l’anglais, le français, ce français moderne, si conspué sans l’être par les romans, dit mieux « l’expansion ». — Et je terminai poliment par ce mot shakespearien : « Question ! » après cinq ou six citations à l’appui de mon dire.

La seconde partie, je n’en parle pas… J’aurais voulu lire un peu d’inédit, car je ne connais rien (j’aurais fait un détestable comédien), d’assommant, de fastidieux, d’embêtant pour encore user de ce maudit français, moderne, comme de redire pour la dixième, pour la vingtième fois des vers parus il y a longtemps, il y a plus longtemps encore, qu’on ne sent plus comme avant… Mais mon inédit était un peu, ô très peu !… léger. J’étais à cette époque dans des dispositions… artistiques, ainsi. Je me