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quinze jours en hollande

et si leur cœur bat pour quelque belle, gageons que, indépendamment des amours vénales de garnison, c’est pour quelque noire ou métisse gaillarde de par là.

Le tramway-mouche nous arrête enfin sur la place du Dam (ou de la Digue) point central de la ville. Je n’admire pas beaucoup une fontaine, ou quelque chose y ressemblant « monumentale » commémorant j’ai oublié quoi, — je ne m’extasie pas non plus trop, après cet immense défilé d’architecture privée, délicate, bizarre, paradoxale parfois, brique soutenue de pierre parfois peinte en blanc et ces toits paradoxalement pointus ou à degrés sans nombre et cette gaieté de l’ensemble, sur le palais datant du xviie siècle, devenu royal sous Louis Bonaparte — maintenant, je crois, purement municipal, lourde construction rouge-noir sans rien pour elle que sa masse. Tak me dit que ce palais possède la plus vaste salle de danse du monde ; ça me fait une belle jambe ! (Car il faut que vous sachiez, en courant, si je ne vous l’ai déjà confié, que j’ai, suite d’un rhumatisme d’il y a sept ans, une jambe aux trois quarts ankylosée.)

Mais Tak, après s’être procuré d’une dame en kiosque, les journaux français… de la veille, m’entraîne dans une rue assez étroite, très passante, nommée rue aux veaux (Kalverstraat) aux magasins brillants, étalages plutôt confus et riches comme à