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quinze jours en hollande

cours resserrées, où flottent, se nettoient au sable, se secouent et s’aèrent maints objets ménagers, peu « suggestifs », ou plus que de droit. Ceci pour la rangée de maisons d’en face qui semblent appartenir à une plutôt médiocre rue parallèle à celle de Witsen, où, dans les cours, il y a des arbres où ne pendent aucuns linges, et de l’espace que n’encombrent ni poteries ni ferblanteries culinaires, ni édredons au frais.

Mais je suis prêt, et après avoir pris congé, jusqu’après ma conférence, de mon bote, et de quelques amis et — je crois bien — confrères d’Israëls et de Witsen, nous partons, Tak et moi. Ma nouvelle résidence est située tout au bout de la ville en face d’un parc en… construction. Nous tournons à droite passons devant une église toute neuve, vaguement gothique en briques roses au


« Clocher silencieux montrant du doigt le ciel. »


Là nous allons, après avoir laissé sur notre gauche un cimetière où l’on n’enterre plus, planté de beaux vieux arbres, encore à moitié feuillus (derniers bienfaits des morts, qui, dame ! font ce qu’ils peuvent) jusqu’à un bureau de poste commode et clair où j’envoie un télégramme — toast au banquet mensuel de la Plume dont je suis un habitué. Nous montons ensuite en un petit tramway vert clair tout