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quinze jours en hollande

même catholiques, sauf en France et en Belgique, coiffé d’un haut de forme un peu court à bords plats : un Jésuite !

Mais cela m’induirait à de trop longues considérations philosophiques et autres ; nous laisserons les révérends Pères à leurs affaires et reviendrons aux nôtres, sans doute futiles auprès des leurs. Mais je ne suis qu’un pauvre artiste resté tout simple, redevenu catholique pour la doctrine, et non un casuiste.

Nous « frêtons » trois « sapins » et nous traversons tout un Amsterdam de nuit très lumineux. En m’éloignant je jette un dernier coup d’œil sur la gare qui présente un coup d’œil grandiose avec son illumination de gaz et d’électricité. Nous passons tant de canaux sur que de ponts que je renonce à les énumérer même de mémoire ou approximativement ! Enfin, nous enfilons une longue avenue qui m’a l’air plantée d’arbres et bordée de constructions publiques et officielles, théâtres, musées, etc.

Finalement nous arrivons. Ici je suis encore tenté de retomber dans quelques considérations sur la vitalité des sociétés spéciales et des races longtemps et injustement persécutées. De même que les Jésuites d’après des estampes vues jadis se trouvaient, il y a un siècle ou deux, pourchassés, jetés dans les canaux, arquebuses, dans ce même Amsterdam où ils dressent aujourd’hui leur emphatique basilique, — de même les Juifs, longtemps réduits