Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/267

Cette page a été validée par deux contributeurs.
255
quinze jours en hollande

Voici une explication sommaire bien à l’honneur des Hollandais — nos presque contemporains. Le lac primitif de Haarlem ne tarda pas dès des temps très anciens à fusionner avec d’autres petits lacs et les inondations successives de la mer dans ce pays alors sans digues donnèrent une énorme extension à cette masse d’eau en nappe dont la circonférence n’était pas moindre au xviie siècle, de quarante-quatre kilomètres. Ce lac ou plutôt cette mer comme on disait dans ces temps-là, mer en effet, où des flottes de soixante-dix vaisseaux s’étaient livré bataille, cette mer, dis-je, souvent débordait et chaque fois les ravages étaient considérables. Mais en 1836, Leyde fut inondée furieusement et menacée de périr. On craignit fort pour Amsterdam et toute la Hollande en général. Alors (1839) les États Généraux (qui sont le Parlement de ce pays) prirent une suprême décision. Le dessèchement du lac ou plutôt de la mer fut voté haut la main et le gigantesque travail était achevé et parachevé au bout de trente-neuf mois ! Et à la place de cette eau terrible florit aujourd’hui cette campagne que nous distinguons à peine.

Haarlem ! Une ou deux minutes d’arrêt, et cette fois, pour Amsterdam !

Dès en sortant, on passe sur un magnifique pont métallique, me dit Tak, car le brouillard est devenu intense, qui traverse la Spaarne. Après quoi, c’est