nières, plumes, fleurs, bavolets, volants, faces-à-l’œil,
éventails, écharpes et shalls, tandis que le
préfet tout en argent et le commissaire du Gouvernement
provisoire, gilet un peu à la Robespierre,
tous deux largement ceinturés de tricolore, haranguaient
les troupes de la garnison qui défilèrent
ensuite au son des musiques jouant la Marseillaise
que chantaient à tue-tête mille et mille voix gutturales
fortement alliacées. Telle se fit ma première
connaissance avec l’Hymne national et la « Forme
définitive de notre Démocratie ! » comme venaient
de dire les deux citoyens officiels dont il a été fait
mention ci-dessus.
Retour à Metz. Je ne puis parler, pour la dernière fois aussi, de cette ville où je ne suis pas retourné non plus, voilà tant de temps de cela ! et où probablement je mourrai sans être retourné, également, je ne puis parler de ma ville natale sans quelque émotion bien compréhensible, car d’abord j’y ai vécu peu d’années, d’accord, mais c’est là, en définitive, que je me suis ouvert, esprit et sens, à cette vie qui devait mètre en somme si intéressante ! Puis, n’est-elle pas, cette noble et malheureuse ville, tombée glorieusement et tragiquement, abominablement tragiquement ! après quels combats immortels ! par la seule trahison, trahison comme il n’en est pas dans l’histoire, entre les mains de l’ennemi héréditaire ? Si bien que pour rester Français, à