Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/232

Cette page a été validée par deux contributeurs.

IV

Coucher dans un polder, disais-je hier soir, mais je sors d’y coucher, et très bien, je vous l’assure. Il est neuf heures du matin, juste le temps de m’apprêter et de descendre prendre un premier déjeuner. Tout en me débarbouillant, je regarde par la fenêtre et je constate l’existence autour de moi d’eau et de gazon en filet avec vaches parsemées et moulins à vent lointains. — Les moulins à vent servent à élever l’excédent d’eau dans des canaux supérieurs qui vont généralement à la mer par quelque grand fleuve, la Meuse, l’Amstel…

Je descends et trouve mes hôtes sur le point de se mettre à table. J’accueille avec plaisir la présence de la belle-mère de Zilcken, une femme des plus agréables, pleine de conversation. La divine petite Renée est à son poste et m’envoie un beau baiser.

Nous déjeunons au thé, à l’anglaise, dans une légère et gaie salle à manger pleine d’esquisses et de dessins d’amis. J’y admire surtout un Méryon, un vaisseau à toutes voiles dans l’inconnu. Des horloges anciennes du plus pur néerlandais marquent