les arbres aux feuilles de copeaux et plus petits que
les moutons, et les bergers de Nuremberg ou supposés tels, et tant et plus d’autres merveilles ! Un
soir d’hiver que j’étais sur les genoux d’une de ces
demoiselles, prêt à m’assoupir, charmé de voir, à
travers mes cils se rapprochant qui me kaléidoscopaient les choses, écumer sous le couvercle
soulevé et d’entendre, parmi les bruits indistincts
du demi-sommeil, chanter l’eau d’une bouillotte,
j’eus l’idée, je m’en souviens comme d’hier et je
crois, tellement j’y suis, que j’aurais encore l’idée,
— l’idée ! — de plonger ma main droite dans la
belle eau d’argent frisé qui faisait de si jolie musique.
Le résultat, vous pensez bien, fut une effroyable
brûlure grâce à laquelle je restai longtemps privé
de l’usage d’un bras et suis demeuré aussi adroit et
maladroit d’une main que de l’autre, ce qui se
terme ambidextre, si je ne me trompe.
Le Peyrou ! Qu’il y faisait chaud sous ces arbres comme noirs, au long de ces haies épaisses comme des murs ! J’en revenais tout sale de terre tripotée et tout essoufflé d’avoir couru dans les allées d’ombre moite et de soleil pulvérulent.
Ma grande aventure à Montpellier fut celle du scorpion. Pierre-et-Paul, l’un des biographes qui exercent sous le Vanier des Hommes d’Aujourd’hui, l’a racontée en l’héroïsant quelque peu. Voici la vérité stricte : on m’avait fait un verre d’eau sucrée