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confessions

n’est-ce pas, dis ? Ce sera comme en… comment donc ? » Elle voulait dire Quatre-Vingt-Douze. Je lui soufflais la date de cet « épisode qui ne se renouvellerait pas », selon la prophétie de M. de Bismarck… Enfin c’était un assez, tout ça, ridicule et, au fond, triste commencement patrouillotte de ce qu’on devait dénommer deux ou trois mois plus tard, « la fièvre obsidionale ». Mais aussi c’était de ma faute et je n’avais qu’à ne pas lui avoir adressé dans la Bonne Chanson, qui venait de paraître sans trop de vente, naturellement en des circonstances pareilles, des vers un peu « pompiers », Quarante-Huit au possible et que j’admirais beaucoup alors.


Nous vivons en des temps infâmes
Où le mariage des âmes
Doit sceller l’union des cœurs.
En ce siècle d’affreux orages
Ce n’est pas trop de deux courages
Pour vivre sous de tels vainqueurs !


Dans une nouvelle intitulée Pierre Duchatelet j’ai suffisamment, à travers une affabulation à dessein violente et toute de fantaisie, rendu compte de ces infiniment petits détails de mes débuts dans le mariage en temps de guerre. Il va sans dire que moi aussi, je coupais dans tous les ponts du moment, et qu’alors qu’une bonne, qu’une grosse partie de mes « collègues » de la préfecture de la