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confessions

sée par cette mort pour une étrangère ! — de s’occuper des misérables choses qu’implique un décès, surtout un décès il-lé-gal. Enquête, pour la forme, mais taquine quand même, du médecin de la mairie, « obéissant à des ordres spéciaux », visite plus vexatoire encore du secrétaire de Monsieur le commissaire de police du quartier, déclarations, témoins à décider, car, à Paris, on n’aime pas à contresigner la fin d’un homme qui en a eu assez de l’existence qu’on mène ici-bas !

Bien plus, la mère, catholique, me chargea d’obtenir de M. le curé de Passy l’entrée à l’église du corps de son malheureux fils. Je trouvai d’ailleurs dans cet ecclésiastique un homme très affligé de ce qui était arrivé et très touché de la présente démarche qui, après m’avoir, comme devaient l’y inviter mon âge et la grande sincérité d’émotion que je manifestai, tout en me déclarant ou plutôt en me laissant deviner incrédule, un peu sermonné, accorda un « convoi de trois heures » pour le lendemain…

Le lendemain qui était donc la veille de mon mariage — cette fois, le soir même de cette avant-veille si tristement mémorable, j’avais expliqué mon étrange tenue du soir précédent et l’on ne m’avait pas su mauvais gré de l’explication, tout au contraire, plutôt, — après l’envoi simultané à mon bureau d’une nouvelle excuse d’absence et de diverses