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confessions

quelques traits, par trop caractéristiques. Bon de soulever quelques voiles, encore bien des ménagements sont encore de bonne guerre en même temps que de bon aloi, dans des escarmouches de cette nature, comme dans celles moins platoniques qui allaient suivre, si les choses le permettaient, sous si peu !

Enfin le jour du retour arriva, car celui du mariage approchait dare dare. Mais, bon Dieu, que d’aventures encore, et quelles ! entre cette coupe divine et mes pauvres lèvres desséchées d’attendre et d’attendre ainsi sans cesse ! Oui, que d’aventures, impossibles ! comme on dit, dans un si court, mais si court espace de temps !

Car c’était la semaine du grand moment ! Les événements avaient marché et marchaient à pas d’ogres. Nous ne vîmes, tout le long du train omnibus qui nous ramenait, et à toutes les moindres stations, que réservistes rejoignant. On ne parlait que de la guerre qui débutait si mal, de trahison (déjà !), etc. Avec ce que j’ai dit précédemment on peut se rendre compte de ce que je ressentais et comme amoureux et comme… garde mobile éventuel quand nous descendîmes par cette triste « arrivée » de la gare Montparnasse. (Avez-vous remarqué que toutes les « arrivées » des gares de Paris sont tristes, même quand, ce qui était notre cas, on n’a pas à subir les affres de l’octroi.) Un air de tristesse