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confessions

Quant à ta bouche, rose exquise,
Elle appelle mon baiser fier ;
Mais sous le pli de ta chemise
Rit un baiser encor plus cher…

Tu passeras, d’humble écolière,
J’en suis sûr et je t’en réponds,
Bien vite au rang de bachelière
Dans l’art d’aimer les instants bons.

Tu parles d’avoir un enfant
Et n’as qu’à moitié la recette.
Nous baiser sur la bouche, avant.
Est utile, certes, à cette
Besogne d’avoir un enfant.

Mais, dût s’en voir à tort marri
L’idéal pur qui te réclame.
En ce monde mal équarri,
Il te faut être en sus ma femme
Et moi me prouver ton mari.


Tels quels, j’écrivais, de M…, ces petits « vers », dont les deux derniers, maintenant que j’y pense, après vingt-quatre ans, sont, par parenthèse, d’une construction plus que contestable ; mais je ne pensais guère alors qu’à mon but, me préparer une facile et délicate pourtant nuit de noces, aussi peu pénible pour les deux intéressés, par le fait ! Les envoyai-je précisément tels quels ? Ici ma mémoire hésite, peut-être bien atténuai-je par-ci par-là,