Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, V.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
confessions

repas improvisés, délicieux de gaîté et substantifiquement parlant aussi, et les anecdotes piquantes au possible qu’elle racontait sans fin d’une manière captivante au possible.

Oui trop longue, cette pourtant charmante halte aux champs, pour mon impatience de fiancé, mes inquiétudes d’éventuel garde mobile des plus patriotes, certes, mais, par surcroît des mieux férus entre tous les amoureux du monde, et pour tout moi, quoi ! Chaque jour je recevais et j’envoyais des lettres qui n’en finissaient pas. C’est surtout en ces moments que j’intercalais dans ma prose touffue et débordante, des « bonne chanson » qui ne devaient pas faire partie du petit volume qu’on connaît peut-être, et qui était chez l’éditeur, sobre siete llaves, tout prêt à paraître le jour même où le prince Galaor serait pour recevoir la palme de son doux martyre.

Voici d’ailleurs, tout à fait inédits, quelques-uns de ces minimes poèmes, un peu vifs, n’est-ce pas, pour faire positivement partie d’un cadeau de fiançailles, mais au point, je crois, et bien dans la note congruente à de si proches justes noces. J’ai bien changé ma « manière » et de a manières » depuis. N’importe, j’éprouve un plaisir que je ne saurais dire en retrouvant après tant d’années, dans la poussière, tout à l’heure encore désespéremment secouée de « mes » tiroirs jamais longtemps les