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confessions


Encor que douloureux, puis lorsque sonna l’heure
Définitive où d’espérer n’était qu’un leurre
Dorénavant, du moins vous fîtes pour le mieux
Quand à tel modus vivendi moins odieux
Que cette guerre sourde ou cette paix armée
Qui succéda l’affreux conflit.
Qui succéda l’affreux conflit. Soyez aimée
Et vénérée, ô morte inopportunément !
Qui sait ? Vous là, précise et sûre au vrai moment.
Votre volonté, toute indulgence et sagesse,
Eût prévalu sans doute et nous eût fait largesse
D’un pardon mutuel obtenu par son soin :
Tout serait pour le mieux avec Dieu pour témoin ;
Mais Dieu n’a pas voulu, qui vous a donc reprise
Pourquoi ?
Pourquoi ? Dormez, ô vous, sous votre pierre grise,
Qui fîtes le devoir et ne cédâtes pas.
Dormez par ce novembre où ne peuvent mes pas
Malades vous aller porter quelque couronne :
Mais voici ma pensée, ô vous douce, ô vous bonne !


C’était une âme charmante, artiste d’instinct et de talent, musicienne excellente et de goût exquis qu’elle était, et intelligente, et dévouée à qui elle aimait, on le verra plus tard.

Les soins les plus empressés lui furent donnés dès les débuts, les mêmes médecins qui avaient guéri la fille, menèrent la mère à mieux, et si je l’avais pu, triste incrédule que j’étais, je le répète, quelles prières aussi eussé-je poussées vers un ciel offensé d’ore et déjà et plus tard donc ! et que je ne