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confessions

Mémoires d’un veuf-là), car à l’époque initiale, en quelque sorte virginale, en question, je n’étais que fiancé.

Voici cette esquisse encore… estompée, où je n’ai pu m’empécher d’intercaler quelques vers depuis, qui néanmoins ne me semblent pas déplacés dans cet au fond pénible rappel vers de plutôt tristes souvenirs auxquels, de par la magie des choses passées, ils sont peut-être plus congruents qu’il ne paraîtrait de prime abord.

« Elle serait petite, mince, avec une promesse d’embonpoint. Cheveux châtain sur une tête mignonne en tous points. Face très douce, pâlotte, rondelette, un peu longue néanmoins, un nez à la Roxelane, je veux dire moyen avec le bout gentiment relevé. La bouche sourirait, peut-être légèrement rosâtre plutôt que rose et rose plutôt que rouge, bien que j’aime le rouge en tout, sauf, naturellement, dans le teint des femmes et les opinions politiques des hommes… ignorants. Le teint, précisément tendrait vers un mat qui sous les yeux s’attendrirait en un bleuâtre joli pour s’épanouir, discret et comme dissimulant un parfum de nouvel ordre, enfantin et divin, en une fleur violâtre, vers les tempes.

» Elle parlerait tantôt peu et qu’adorable alors son quasi-silence qui permet de sympathiser avec sa respiration hâtive sans plus qui témoigne néan-