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les poètes maudits

que la musique exploite tous les jours avec ses duos, trios et tutti, et la Peinture avec ses perspectives.

Mais non. Défense au génie contemporain de faire ce que faisait le génie antique. On a beaucoup ri de la SCÈNE MUETTE et de la scène ou tout le monde parle, et on en rira longtemps. Cependant nous venons de vous prouver irréfutablement et nul ne doute donc que vous ne conveniez, que Villiers a eu non seulement le droit, mais cent fois raison de les écrire comme il aurait eu mille fois tort de ne pas les écrire. Durus rex, sed rex.

L’œuvre de Villiers, rappellerons-nous, va paraître et nous espérons fort que le succès — vous entendez ? — LE SUCCÈS, lèvera la malédiction qui pèse sur l’admirable poète que nous regretterions de quitter sitôt, si ce ne nous était une occasion de lui envoyer notre plus cordial : Courage !

Nous ne parlerons pas des Contes cruels, parce que ce livre a fait son chemin. On trouve là parmi des nouvelles miraculeuses, de trop rares vers de la maturité du poète, de tout petits poèmes doux-amers adressés à ou faits à propos de quelque femme jadis adorée probablement et sûrement méprisée aujourd’hui, — comme il arrive, paraît-il. Nous en exhiberons de courts extraits.