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les poètes maudits

Tout le monde parle ensemble.

Monsieur O’Keene, à un groupe.

On dit qu’il s’est passé à Boston des choses effrayantes. Figurez-vous que…

Tom Burnett, hors de lui, à l’officier.

En retard ! ah ça, mais c’est ma ruine ! Il n’y a pas de raison à ce que tout ceci finisse ! Taxez l’air que je respire ! Pourquoi ne m’arrêtez-vous pas au coin du bois, tout de suite ? N’ai-je vécu que pour voir ceci ? C’est bien la peine de travailler, de devenir un honnête homme ! Positivement j’aime mieux, les Mahowks.

(Furieux, vers les femmes.)

Oh ! ce psaume !

(Des singes se balancent aux lianes.)

Un Comanche, à part, les regardant.

Pourquoi l’Homme-d’en-Haut plaça-t-il l’homme rouge au centre et les blancs tout autour ?

Maud tout d’une haleine, les yeux au ciel et montrant Tom Burnett.

Quelle éloquence l’Esprit saint lui prête !

(Cet ensemble ne doit pas durer une demi-minute à la scène. C’est l’un de ces moments de confusion où la foule prend elle-même la parole.

C’est une explosion soudaine de tumulte où l’on ne distingue que les mots « dollars », « psaumes », « en retard ! » « Babylonis », « Laissez-le parler », « Boston ! » « Méridienne », etc., mêlés à des aboiements, à des cris d’enfants, des piaulements de perroquets. — Des singes effrayés se sauvent de branches en branches, des oiseaux traversent le théâtre de côté et d’autre.)


On a très amèrement critiqué, bafoué même ces