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les poètes maudits

chaste et si paisible ! supérieur en ce genre tendre !


Dieu, qu’il est tard ! quelle surprise !
Le temps a fui comme un éclair.
Douze fois l’heure a frappé l’air
Et près de toi je suis encore assise,
Et loin de pressentir le moment du sommeil,
Je croyais voir encore un rayon de soleil.
Se peut-il que déjà l’oiseau dorme au bocage ?
Ah ! pour dormir il fait si beau !

. . . . . . . . . . . . . . . .

Garde-toi d’éveiller notre chien endormi ;

Il méconnaîtrait son ami
Et de mon imprudence il instruirait ma mère.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Écoute la raison : va-t-en, laisse ma main ;

Il est minuit…


Est-ce pur ce « laisse ma main », est-ce amoureux cet « il est minuit », après ce rayon de soleil qu’elle croyait voir encore !

Laissons, en soupirant ! la jeune fille. La femme, nous l’avons entrevue plus haut, quelle femme ! L’amie, ô l’amie ! les vers sur la mort de madame de Girardin !


La mort vient de fermer les plus beaux yeux du monde.


La mère !


Quand j’ai grondé mon fils, je me cache et je pleure.