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mes prisons


Et j’appelai un sergent de ville qui me mit immédiatement au poste — et pas trop doucement.

Moi reçu là, le sous-brigadier, ou son supérieur, me fit quitter ma cravate, ma pipe, — et mon porte-monnaie.

Je ne dormis pas, — compagnon d’un ivrogne qui faisait pipi et caca tout le temps dans le lieu interne pour ces besoins.

Mais le matin, à neuf heures, les « sergots » qui avaient passé la nuit à nous passer de l’eau dans un gobelet d’étain, le même, en nous disant :

— « Si vous n’aviez bu que de ça, vous ne seriez pas ici. »
nous libérèrent.

Et, dès neuf heures (environ douze heures d’insomnie et quelle !), je fus appelé par mon nom précédé du mot Monsieur, chez monsieur le commissaire de police (dont le nom pourtant assez connu dans ces parts m’échappe), de la rue Bochard-de-Saron.

Ce « magistrat » ne me dit rien, — en outre de mon nom inscrit sur un registre et d’un reçu donné à l’agent qui m’avait arrêté la veille.

Enfin j’étais sorti de ces drôles de mains-là.

Pour jamais ?