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mes prisons

de tels correspondants, de vous voir ici. Du reste, prenez connaissance.

(J’ai donné la lettre à un ami, un Anglais, en Lincolnshire. Elle portait ceci :

« Mon pauvre poète,

« Je verrai votre charmante femme et lui parlerai en votre faveur au nom de votre doux petit garçon. Courage et revenez au vrai.

« Victor Hugo. »)

Le Directeur, encore :

— Madame votre mère (ma pauvre bonne vieille mère devant qui s’était passée l’affreuse scène, ma mère que j’ai tant fait souffrir et qui est morte d’une fluxion de poitrine par suite d’un chaud et froid contracté en me soignant lors d’une maladie où j’étais entièrement paralysé !), Madame votre mère a sollicité de M. le Procureur du Roi qu’il vous autorisât à être à la pistole. En présence de cette lettre-ci, je prends sur moi de vous y autoriser dès maintenant, en attendant des ordres qui vont m’arriver et qui, j’en suis sûr, vous seront favorables.

Et, comme sur un coup de timbre rentrait le gardien :

— Conduisez Monsieur à la pistole des prévenus.