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les poètes maudits

vrai, de charmant presque inappréciable à force d’être grêle et fluet.


Elle est retrouvée
Quoi ? l’éternité.
C’est la mer allée
Avec les soleils
...............


Mais le poète disparaissait. — Nous entendons parler du poète correct dans le sens un peu spécial du mot.

Un prosateur étonnant s’ensuivit. Un manuscrit dont le titre nous échappe et qui contenait d’étranges mysticités et les plus aigus aperçus psychologiques tomba dans des mains qui l’égarèrent sans bien savoir ce qu’elles faisaient.

Une saison en Enfer, parue à Bruxelles, 1873, chez Poot, et Cie, 37, rue aux Choux, sombra corps et biens dans un oubli monstrueux, l’auteur ne l’ayant pas « lancée » du tout. Il avait bien autre chose à faire.

Il courut tous les Continents, tous les Océans, pauvrement, fièrement (riche d’ailleurs, s’il l’eût voulu, de famille et de position) après avoir écrit, en prose encore, une série de superbes fragments, les Illuminations, à tout jamais perdus, nous le craignons bien[1].

  1. Les Illuminations ont été retrouvées et publiées en 1886 ainsi que beaucoup de poèmes. Une édition des œuvres complètes du poète a été terminée en 1895 (Vanier).