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mes hôpitaux

d’âme ; car, aussi, le faubourien, le rôdeur donnent dans l’élégie et coupent peu dans la politique (bonne pour quelques vieilles barbes de soixante et onze) ou dans la blague, qui semblerait dévolue aux couches un peu plus aisées, sinon beaucoup plus intellectuelles du bourgeois en herbe, l’étudiant et l’artiste en fleur, potache et rapin ou saute-ruisseau, ou bohémaillon.

L’enthousiasme, et c’est tout naturel, est assez restreint, il faut, aussi bien, l’avouer. Pourtant il éclate, dans certaines zones, en guirlandes tricolores de papier ingénieusement comme tressées, en écussons bleu, blanc, rouge avec, en jaune d’or, les initiales obligées ; le tout, fruit d’une souscription depuis un sou. Ce, au nord de Paris (je ne parle que de ce que j’ai vu, du Nord sérieusement démocratique, Belleville, Ménilmontant). Au Sud, faubourg Saint-Jacques, Montrouge, calme plat, rien.

Mais, dans un de « mes » hôpitaux vers ces régions, les malades, si froids (en apparence), je l’espère, car les sentiments profonds sont jaloux et discrets, à l’égard de notre forme actuelle de gouvernement, s’épanchent en manifestations reconnaissantes et respectueuses envers leur chef de service, l’illustre et vénéré Dr…, à l’époque de sa fête, qui tombe à la Saint-G…, si ma mémoire est bonne. Festons, astragales, bouquets, compliments. Et le prince de la science ne reste pas en affront, et régale