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mes hôpitaux

choses de ces gens auxquelles il lui était défendu de penser, ce qu’il me fut bientôt impossible de ne pas lui faire sentir, il se livra à des taquineries indirectes puis directes, telles que portes ouvertes ou fermées selon que cela pouvait me contrarier, mots à double entente sur les « poètes incompris » et les « bohèmes » et les protégés, oh ! surtout sur les protégés, moins malades que désireux de manger le pain du pauv’ peup’e après s’être engraissés de sa sueur. Le tout jusqu’à ce que je me fâchasse et que je lui répondisse comme fallait et quelquefois mieux.

Alors, ça changea pour du plaintif aigre-doux et de mauvais procédés d’un ordre tout à fait sournois. Comme le caractère du personnage incommodait également les autres malades, et que ceux-ci, ainsi que moi, ne répondaient plus un mot à ses atrabilaires ou geignardes humeurs, il ne tarda pas à nous fiche un peu la paix ; mais sa rancune (de quoi, mon Dieu ?) prit un nouveau tour, qui fut de colporter un peu partout que j’étais un abominable clérical, un « bonapartiste » indigne de vivre aux crochets d’une R.F. trop bonne, en vérité ! — car j’avais, en quelques occasions, doucement défendu le bon Dieu contre ce crétin, et même, ô crime ! manifesté quelques velléités boulangistes, pourtant si discrètes…

Finalement, le truc, tardivement éventé, de la