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les poètes maudits

tristesse sacrée ! et d’un tel accent de sublime désolation, qu’en vérité nous osons croire que c’est ce qu’Arthur Rimbaud a écrit de plus beau, de beaucoup !

Maintes autres pièces de premier ordre nous ont ainsi passé par les mains, qu’un hasard malveillant et le tourbillon de voyages passablement accidentés nous ont fait perdre. Aussi adjurons-nous ici tous nos amis connus ou inconnus qui posséderaient Les Veilleurs, Accroupissements, les Pauvres à l'église, les Réveilleurs de la nuit, Douaniers, Les mains de Jeanne-Marie, Sœurs de charité et toutes choses signées du nom prestigieux, de bien vouloir nous les faire parvenir pour le cas probable où le présent travail dû se voir complété. Au nom de l’honneur des Lettres, nous leur réitérons notre prière. Les manuscrits seront religieusement rendus, dès copie prise, à leurs généreux propriétaires.

Il est temps de songer à terminer ceci qui a pris de telles proportions pour ces raisons excellentes :

Le nom et l’œuvre de Corbière, de Mallarmé, sont assurés pour la suite des temps; les uns retentirons sur la lèvre des hommes, les autres dans toutes les mémoires dignes d’eux. Corbière et Mallarmé ont imprimé, — cette petite chose immense. Rimbaud trop dédaigneux, plus dédaigneux même que Corbière qui du moins a jeté son volume au nez du siècle, n’a rien voulu faire paraître en fait de vers.